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Comité Scientifique Français de la Désertification

French Scientific Committee on Desertification
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La désertification à la croisée de l’environnement et du développement

Paru en 2001
Auteur(s) : Cornet Antoine

Un problème qui nous concerne

La variété des définitions utilisées pour le terme désertification et l’extension de l’espace géographique couvert sont probablement des tentatives de mobilisation de moyens supplémentaires pour la lutte contre la désertification, malheureusement, cet élargissement du concept en a érodé le sens et aboutit à des résultats contraires. Il est important de préciser le contenu de cette notion de désertification pour lui donner une valeur diagnostique et opératoire.

Les études de suivi-évaluation de la désertification ont un double objectif : Il s’agit d’une part d’évaluer et de mesurer l’état de dégradation des terres afin de diagnostiquer la gravité du problème. D’autre part de mesurer l’impact des actions de lutte entreprises. Cela repose sur une connaissance approfondie des mécanismes et des processus et sur le développement d’outils spécifiques : Indicateurs, observatoires etc… La désertification constitue un problème d’environnement et un problème de développement. Elle affecte l’environnement local et le mode de vie des populations, mais ses effets ont des retentissements plus globaux au niveau de la biodiversité, des changements climatiques et des ressources en eau. Etroitement liée à l’activité humaine, la dégradation des terres constitue à la fois une des conséquences du mal-développement et une entrave majeure au développement durable des zones sèches. Les efforts de lutte contre la désertification doivent s’accompagner au-delà de l’utilisation de techniques appropriées, de mesures visant à encourager le changement économique et social et s’inscrire dans le processus même de développement.

La convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification a su exprimer un changement d’approche. Elle est fondée sur l’objectif d’inciter les gouvernements à prendre des engagements en terme de politique publique ou d’aide au développement, à définir les cadres législatifs et réglementaires permettant aux populations de s’organiser pour la gestion de leurs ressources naturelles. Elle a été moins efficace pour mettre en place des outils spécifiques, qu’il s’agisse des mécanismes financiers ou d’intégration de la science et de la technologie. Elle a cependant conduit à des avancées réelles notamment par la mobilisation des acteurs. Son avenir dépendra de la capacité des parties de trouver rapidement des solutions de partenariat pour la mise en œuvre.

Auteur(s) membre(s) du CSFD