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Comité Scientifique Français de la Désertification

French Scientific Committee on Desertification
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Fiche d'actualité

Désertification et dégradation des terres

Paru en 2004
Auteur(s) : Collectif

Un problème mondial

Selon l’article 1 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, (Paris, 1994), la désertification désigne « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines ». 

La désertification désigne ainsi le déclin irréversible ou la destruction du potentiel biologique des terres et de leur capacité à supporter ou à nourrir les populations.

La désertification est un phénomène naturel et un processus lié aux activités humaines 

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Le processus de désertification est essentiellement dû à :

  • des facteurs climatiques (déficit pluviométrique, températures élevées, insolation forte) aggravés par les changements climatiques prévisibles ;
  • des facteurs anthropiques liés aux usages croissants des ressources naturelles (déboisement, surpâturage, surexploitation des terres arables, etc.).

Jamais la planète et les écosystèmes naturels n’ont été autant dégradés par notre présence 

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40% de la superficie de la planète sont concernés, essentiellement les zones sèches. Tous les continents sont touchés par la désertification. Environ 100 pays sont affectés par ce phénomène en Afrique, Asie, Amérique, Europe méditerranéenne, Australie et les îles du Pacifique. Au moins 2 milliards de personnes sont concernés par la désertification, soit le tiers de l’humanité.

La désertification : des chiffres éloquents… 

  • Le tiers de l’humanité est touché.
  • 40 % des terres émergées sont menacés dont 66 % sont déjà affectés.
  • Tous les continents sont concernés : 37 % des terres arides sont en Afrique, 33 % en Asie, 14 % en Australie. Il en existe aussi en Amérique et sur les franges méridionales de l’Europe.
  • Si rien n’est fait, 10 millions d’hectares de terres arables seront perdus chaque année, soit 1/5 de la France.

Un problème à la fois d’environnement et de développement qui nous concerne tous 

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La désertification a des conséquences désastreuses pour les populations parmi les plus pauvres au monde : dégradation des conditions de vie pauvreté, exode, famine… Mais aussi pour les écosystèmes : perte de biodiversité, dégradation de la fertilité des sols, des bassins versants, de la capacité de rétention en eau, augmentation de l’érosion hydrique et éolienne, diminution de la capacité de stockage du carbone, affaiblissement général du rôle régulateur des écosystèmes, etc. 

Les trois quarts des terres de parcours dans les régions sèches sont en voie de dégradation. Presque la moitié des superficies cultivées en culture pluviale est menacée ainsi qu’une grande partie des cultures irriguées. Le taux annuel de la déforestation avoisine 0,3%… 

Les impacts de la désertification sont ressentis bien au-delà des frontières des régions directement affectées. L’aide internationale a alors deux priorités : l’accroissement du niveau de vie des populations concernées et la gestion durable des ressources naturelles

Les coûts de la désertification sont méconnus 

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Les coûts économique et social de la dégradation des terres sont sous-estimés car ils sont difficiles à mesurer. De plus, ils ne tiennent pas compte des effets off site (envasement des barrages p. ex.). Une évaluation mondiale estime le coût économique de la dégradation des terres à environ 64 milliards de US$/an. Au niveau national, le coût économique est évalué entre 1 et 9 % du PIB agricole. Selon le poids du PIB agricole dans le PIB total, il peut atteindre plusieurs pourcents du PIB national de certains pays !

Les coûts sociaux sont plus difficiles à estimer. La désertification entraîne une désorganisation des sociétés en raison de la recherche de solutions pour parer à la chute des revenus : endettement pour assurer la sécurité alimentaire, vente du bétail et des biens, conflits d’accès aux ressources comme la terre et l’eau plus intenses, dislocations des familles, migrations temporaires, migration définitive vers d’autres zones agricoles, vers les villes et vers d’autres pays.

Le coût environnemental est également important. La désertification et la dégradation des terres ont en effet de sérieuses conséquences sur le changement climatique, la capacité de stockage du carbone des sols, la biodiversité, etc.