Proposition de directives normalisées
La terre cultivable est une ressource vitale pour l’humanité. Son exploitation permet de nourrir chaque jour la population mondiale. Sa superficie, limitée, est en constante diminution—2 hectares par habitant en 1900 contre 0,4 en 2010—du fait des impacts des activités humaines et de la croissance démographique. La terre cultivable n’est pas renouvelable naturellement à l’échelle de temps humaine et elle est irremplaçable car personne ne peut en fabriquer. Il convient donc de bien la gérer. Ainsi, connaître l’état actuel de dégradation des terres est indispensable pour définir des politiques de protection, de restauration et/ou de gestion durable.
Une première évaluation mondiale de l’état des terres, réalisée en 1990, a produit des résultats incomplets à cause d’un manque de procédure commune d’évaluation. Ce dossier du CSFD décrit une méthode harmonisée pour déterminer l’état de dégradation des terres, qui est applicable à différentes échelles spatiales—depuis l’exploitation agricole jusqu’à un pays tout entier—et dans toutes les zones climatiques du monde.
Trois indicateurs principaux sont retenus : le type, l’extension et le degré de dégradation. Une fois regroupés, ils constituent un indice synthétique de dégradation qui est représenté de manière simple sur des cartes facilement exploitables par les politiciens, les décideurs et les médias. Des indicateurs complémentaires sont utiles au personnel chargé de mettre en œuvre les actions de lutte contre la dégradation dans les zones sélectionnées par les décideurs : vitesse et tendance de la dégradation, historique, sensibilité et résilience des sols, causes possibles, effets hors-site, densité de population rurale.
Les résultats obtenus peuvent contribuer à atteindre certains des objectifs de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, particulièrement les objectifs nationaux des États affectés par la désertification qui doivent faire régulièrement l’état de la dégradation des terres.